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Le Doyen Roussel et les autres...

Les cendres du doyen ROUSSEL (qui reste le religieux le plus connu dans l'histoire de notre commune) furent accueillies dans une concession perpétuelle dès 1850.
En 1865, le 30 avril, le conseil municipal décide la construction d'un caveau de plusieurs places pour recevoir les dépouilles mortelles des doyens des paroisses de Roubaix. La réalisation de ce monument serait financée par une souscription publique à laquelle la ville souscrirait pour 5.000 francs.

Estimé à 25.200 francs, le terrain nécessaire à ce projet serait gratuitement cédé au clergé par la commune. Un premier projet étudié est estimé à 10.500 francs puis apparemment abandonné jusqu'en 1867, année de la mort de Monsieur MAES, doyen de Saint-Martin.

Le Calvaire et la Crypte des doyens-curés de Roubaix - Photo : C. Lenoire - Tous droits réservés

C'est en effet le 15 novembre 1867 que la discussion de ce projet est reprise et qu'une étude est demandée à Monsieur GODEY, Directeur des travaux municipaux.

Le projet de Monsieur GODEY est étudié le 25 mai 1868. Au bout de l'allée principale, à la place du calvaire déjà existant, il prévoyait de construire un mausolée qui inspire aux visiteurs le respect et le recueillement. Il avait prévu deux parties distinctes à bâtir : la crypte et le Golgotah.

Dans son dictionnaire, VIOLLET-LEDUC affirme que l'étymologie du mot « crypte » vient du grec « Kruptê » ou « Kruptos » qui veulent dire caché. Il nous rappelle que « les premières cryptes ou grottes sacrées étaient taillées dans le roc ou maçonnées sous le sol pour cacher aux yeux des profanes le lieu des offices divins ou les tombeaux des pères vénérés d'une religion ».

La configuration géologique du cimetière de Roubaix ne permettant pas, à moindre coût, le creusement d'une crypte, c'est sous une montagne artificielle qu'elle devrait se trouver. En fait, elle devait être partiellement enterrée puisqu'en 1885, il fallut pomper 1,20 mètre d'eau.

Le Calvaire et la Crypte des doyens-curés de Roubaix - Photo : C. Lenoire - Tous droits réservés

Elle était prévue en forme de croix latine avec des nefs de 3 mètres de large sur 6 mètres de hauteur qui contenaient chacune 16 sarcophages répartis en travées de chacune 4 étages.

Cette crypte cruciforme devait donc être recouverte par une montagne artificielle de 56 pieds de haut (soit 18,50 mètres) sur une base circulaire de 38 mètres de diamètres. Par un chemin en forme de spirale posé sur le flanc de cette montagne, on accédait à une plate-forme circulaire de 8 mètres de diamètre qui serait en partie occupée par un immense rocher sur lequel, au milieu de deux statues colossales représentant Marie et Jean, s'élèverait une immense croix christique.

Ce type de calvaire était assez répandu en Belgique. Mais GODEY avait pris pour modèle de son projet celui de Faucogney, dans les Vosges, où il possédait une résidence secondaire.

Le Calvaire et la Crypte des doyens-curés de Roubaix - Photo : C. Lenoire - Tous droits réservés

Pour diminuer le coût global du projet qui s'élevait quand même à 15.000 francs, Monsieur GODEY eut l'idée d'utiliser les excédants de terres provenant du creusement du canal de Roubaix.

La construction de ce mausolée commence assez vite mais malheureusement il ne sera jamais achevé. Des infiltrations d'eau et des tassements de terrains nécessitèrent des travaux plus importants que prévus qui épuisèrent bien vite le fruit de la souscription.

En 1885, lors de l'ouverture de cette crypte pour l'inhumation du curé du Saint-Sépulcre, l'on constata qu'il y avait 1 mètre 20 d'eau, que les caveaux étaient inondés et que les corps « baignaient », dit le rapport.

Aussi, le 17 juin 1887, sur une proposition de Monsieur Alfred REBOUX, le conseil municipal vote un crédit de 12.400 francs pour terminer ce monument et lui donner, par des transformations du projet original, un aspect plus solennel. C'est ainsi au bout de 20 ans de péripéties que s'est achevé le monument que nous pouvons encore aujourd'hui admirer
(1).

(1) En 1987, soit 100 ans après sa pose, il fallu abattre la croix qui avait été livrée par les établissements SEVIN, boulevard Voltaire à Paris, pour une somme de 900 francs. Elle est aujourd'hui remplacée par une petite croix en fer carré.

Le Calvaire et la Crypte des doyens-curés de Roubaix - Photo : C. Lenoire - Tous droits réservés
Le Calvaire et la Crypte des doyens-curés de Roubaix - Photo : C. Lenoire - Tous droits réservés
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