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Epouse BETTREMIEUX, Marie Buisine demeurait dans cette rue de la Balance jusqu'à un certain 24 octobre 1924. Cette femme de 55 ans était une modeste ouvrière, chargée depuis 1921 de la garde d'une pouponnière aux Etablissements Demarcq Frères -1 quai du Sartel-. Cette date du 24 octobre 1924 est encore fort présente dans la mémoire collective de nos anciens. En effet, ce jour là, un terrible incendie se déclara aux Etablissement Demarcq. Si terrible que même les hommes présents sur place durent s'en éloigner au risque d'être asphyxiés tant la fumée était épaisse et la chaleur véritable fournaise. Pourtant, Marie, dans cet instant de panique générale, resta maître d'elle-même et, n'écoutant que son courage -et son instinct maternel- entreprit de sauver les enfants dont elle avait la charge. A plusieurs reprises, on l'a vit entrer au milieu des flammes pour reparaître quelques instants plus tard avec quelques enfants. Elle venait d'en sauver 6 mais il en restait encore deux qui, au fond du dortoir, dormaient encore. Elle repartit les chercher mais ne reparut jamais. L'incendie maîtrisé, l'on découvrit Marie, carbonisée, près du cadavre de ces deux bambins. Cet héroïsme et ce courage exemplaire emplirent la population, les pouvoirs publics, d'une incommensurable émotion. La foule assista nombreuse aux funérailles de Marie, à Roubaix le 28 octobre 1924. La Fondation Carnegie lui décerna sa médaille d'or et Marie fut décorée, à titre posthume, de la Légion d'Honneur.
C'est en mémoire de cette femme-courage que l'on décida de changer le nom de la rue où celle-ci demeurait en celui de « rue Marie Buisine ».
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