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Chacun a encore en mémoire le terrible drame qui a endeuillé la grande famille des sapeurs-pompiers roubaisiens et a provoqué un véritable état de choc dans toute l'agglomération, le 6 janvier 2002.
Ce jour là, à 15 h 21 très précisément, alors qu'ils venaient d'arriver rue de Naples, afin de lutter contre l'incendie d'une menuiserie industrielle, les soldats du feu ont soudain vu un mur de façade s'abattre et écraser l'un des leurs. Le caporal Michaël Dufermont, 27 ans, venait de perdre la vie, laissant une compagne éplorée et privant de père la petite Mathilde, qu'il avait tant désirée et dont la naissance devait avoir lieu trois mois plus tard.
Huit jours après le drame, les deux familles de Michaël, celle qui le chérissait et celle à laquelle il avait choisi d'appartenir par passion, le portaient en terre, après une cérémonie bouleversante à laquelle des centaines d'anonymes s'étaient associés.
Cérémonie au cours de laquelle il était cité à l'ordre de la Nation par Daniel Vaillant, alors ministre de l'Intérieur, et recevait la croix de chevalier de l'Ordre national du mérite, la médaille d'or pour acte de courage et dévouement, ainsi que la médaille d'or du mérite fédéral des sapeurs-pompiers.
Dans le même temps, des milliers de témoignages de sympathie affluaient de toute la France et même de Belgique et un immense élan de solidarité se mettait en place en faveur de Cécile et Mathilde. La petite fille sera par ailleurs prise en charge par les sapeurs-pompiers jusqu'à sa majorité.
Fidèle à son engagement
Un an jour pour jour après le drame, une cérémonie, aussi brève que poignante, a eu lieu hier matin, sur les lieux du drame. Il s'agissait, comme le maire en avait fait la promesse, d'inaugurer une plaque à la mémoire de Michaël. Une plaque qui n'a pu être apposée sur le mur maudit, celui-ci ayant été abattu depuis. C'est donc de l'autre côté de la rue, sur un autre mur appartenant à la même entreprise, que la plaque a été apposée et a été dévoilée hier matin. Une plaque sur laquelle est rappelé que Michaël, « fidèle à son engagement et à ses valeurs (…) passionné par son métier, a perdu la vie au début du chemin qu'il avait choisi : la voie de l'urgence et de la générosité ».
Toute la famille des sapeurs-pompiers du Nord participait évidemment à cet hommage mais également de très nombreuses personnalités, au rang desquelles MM. Bernard Derosier, président du Conseil Général, Dejonghe, président du service départemental d'incendie et de secours, Vercamer et Vignoble, députés, ainsi que la plupart des maires des communes desservies par le centre de secours de Roubaix.
Au cours d'allocutions empreintes d'émotion, MM. Derosier et Vandierendonck ont salué la mémoire de Michaël et adressé un vibrant hommage à l'ensemble des soldats du feu. Hommage auquel les pompiers roubaisiens ont été d'autant plus sensibles que leurs relations avec le président du Conseil Général n'ont pas toujours été, ces dernières semaines, aussi sereines qu'ils l'auraient souhaité…
Mais là n'était pas le propos hier.
Dominique Marécat - VDN - édition du mardi 7 janvier 2003
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